L’Hôpital français

L’Hôpital français

Le bâtiment quand il servait d‘école secondaire, autour de 1960. (Photo: Gunnar Rúnar Ólafsson)

Lindargata 51

Ce bâtiment à l’angle de Lindargata et de Frakkastígur fût construit par la France en 1902 afin de servir d’hôpital pour les marins français qui pêchaient la morue au large des côtes islandaises. L’hôpital pouvait accueillir 20 patients. Peu de temps après, la France a construit deux autres hôpitaux dans le même but : un à Fáskrúðsfjörður doté de 17 lits et un aux îles Vestmann doté de 9 lits.

L’architecte, Bald, était danois et le bois fut importé du Danemark. La maison, dont les fondations sont en pierre, dispose d’un rez-de-jardin, d’un niveau principal et de combles aménagés.

L’hôpital de Reykjavik était destiné aux marins qui pêchaient à l’Ouest de l’Islande. La plupart des médecins et infirmiers étaient islandais ; ils recevaient des patients islandais et français.

Docteur, infirmières et patients autour de 1910. (Photo: Pétur Brynjólfsson)

Chaque année, 150 à 200 bateaux français, en majorité des voiliers, avec au total 4000 à 5000 marins à leur bord, venaient alors pêcher près des côtes islandaises de février jusqu’à fin août. La pêche était abondante mais les marins subissaient également de lourdes pertes. Certains bateaux s’ensablaient, d’autres disparaissaient au fond des eaux.

De 1825 à 1930, environ 400 voiliers français sombrèrent en Islande, et avec eux 4000 marins français. Dans la seule année 1892, 12 voiliers coulèrent avec 139 hommes à leur bord. Les Islandais ont secouru de nombreux marins en danger, souvent dans des conditions difficiles.

Après 1914, les Français diminuèrent considérablement leurs activités de pêche en Islande. L’hôpital resta en service jusqu’en 1927, sous la direction de la Ville de Reykjavik dans les dernières années. Le bâtiment fit office d’école par la suite : le collège Ingimarsskóli de 1935 à 1976, et une école de musique depuis 1977. Le bâtiment fut restauré en 1988 et retrouva son apparence originelle.

Marins français à bord dúne goèlette en 1902.

Texte et photos: Reykjavík City Museum