A la rencontre de la baleine bleue
Magnús est un guide islandais, qui a vécu 5 ans en France, dans les Alpes et dans les Pyrénées. Il parle français couramment. Il a créé sa société, Islande.is et s´est spécialisé dans les excursions francophones. Fort de ses 18 ans d´expérience, il organise notamment des excursions sur les glaciers et dans les hautsplateaux de l´intérieur, à Askja, Þórsmörk, Landmannalaugar ainsi qu´à Strandir, dans les fjords du Nord-Ouest.
Magnús nous a raconté l´expérience qu´il a vécue l´été 2009 : « C’était au mois d’août, la famille s’était rassemblée à la ferme Hella au fond du fjord Steingrímsfjörður, dans les fjords de l’Ouest, pour passer du bon temps ensemble. Alors que les enfants marchaient vers Hveravík, une petite crique proche de Hella, Irine soudain cria: « Regardez, il y a une baleine sur la plage! » Ils coururent à la maison prévenir les autres. Quel animal ! Il mesurait au moins 20 mètres de long !
On enfila nos combinaisons. Quelques minutes plus tard, j’étais dans l’eau, attaché avec une corde autour de ma taille par mesure de précaution, et mon fils Kristján me rejoignit. C´était une baleine bleue. Je pus sentir la texture caoutchouteuse de sa peau. Puis, nous nous assîmes sur son dos, elle ne dit rien. Quelle expérience! Jamais plus je n’aurais la chance de me sentir aussi vivant qu’à ce moment-là.
Après le déjeuner, la police d´Hólmavík nous appela pour nous dire que le Sundhani, un bateau de Drangsnes, allait essayer de remettre l’animal à l’eau. Ils avaient besoin de quelqu’un d’assez familier pour aller l’encorder.
Je me remis à l´eau et essaya de passer une corde autour de sa queue, ce qui ne fut pas chose facile. Le signal donné, le Capitaine Ásbjörn Magnússon, commença à la remorquer. Il mit les pleins gaz. La baleine fut tirée en arrière et quelques secondes plus tard, elle était à l’eau. Le Sundhani continua de la remorquer jusque dans le fjord. Après avoir essayé en vain pendant une heure de rapprocher la baleine du bateau pour couper la corde aussi près d’elle que possible et ainsi la libérer, l’équipage dû se résigner à couper le lien à une cinquantaine de mètres de la queue, en espérant que cela suffirait pour que le noeud se relâche. Mais la baleine n’avait pas l’intention de repartir vers les profondeurs avec 50 mètres de corde à la traîne, alors elle reprit la direction de la côte et commença à faire des ronds dans l’eau, tout en paraissant inspecter la corde qui était encore attachée à elle.
Je pris mon temps pour examiner la question. Je savais que si je ne retournais pas dans l’eau libérer la baleine, je ne me le pardonnerais jamais. Alors je choisis de le faire. Elle ne fit pas le moindre mouvement alors que je défaisais le noeud. Libérée, la baleine prit tranquillement la route du large. Elle comme moi, nous sortions plus riches de cette expérience ».
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