Alors que d‘autres nations d‘Europe sont fières de leurs châteaux, des œuvres d´art inestimables et de grands monuments de la monarchie et de l´Eglise, l‘Islande ne peut en faire autant. En effet, il y en a très peu dans le pays. Les Islandais vivaient encore dans des maisons en tourbe jusqu‘au début de ce siècle, construite à partir ´herbe, de boue, de pierres et de bois flotté. Il ne construit très peu de maisons en bois, puis principalement des églises, à cause du manque de bois. La pauvreté et la nature rude, l‘isolement et la domination coloniale par les danois, ont donné lieu à une lutte pour survivre du peu d´habitants qui vivaient ici. Cependant, le trésor de la nation et son héritage du passé est de grande valeur. La littérature médiévale, en particulier les Sagas islandaises, constitue la contribution de l‘Islande à la culture mondiale. Ces livres, joyaux historiques de la nation, sont composés d‘histoires de l‘époque de la colonisation, des familles puissantes en Islande, de leurs querelles et conquêtes. Étonnamment moderne dans le style, l´approche et l‘intrigue, les sagas parlent de la vie, de personnages, de la vie quotidienne et des exploits des Islandais de renoms aux 10ème et 11ème siècles. Ils ont été traduits dans de nombreuses langues et on leur connait de nombreuses versions en anglais, notamment la Saga de Njáls, la Saga d´Egils, la Saga de Gísli, la Saga de Grettir le fort et bien d‘autres encore.
De tous les peuples germaniques, les Britanniques sont les seuls à avoir préservé une littérature similaire aux sagas islandaises. La littérature anglaise pré-classique est plus ancienne que les sagas et très différente, principalement en raison d‘une plus grande influence de l‘Église. En Islande, les Églises ont joué un plus grand rôle dans la littérature qu´à partir de l´introduction de l‘impression au 15ème siècle. Les sagas ont été écrites aux 13ème et 14ème siècles. La plupart des événements relatés ont lieu 200 ans plus tôt et il est très probable que certaines histoires transmises oralement aient été perdues avant d´avoir pu être mise par écrit. Ces sagas ont été écrites à l‘encre à base de plantes, sur du vélin, une peau de veau. Celle-ci était considérée comme le meilleur matériau à utiliser car étant épaisse, les écrivains pouvaient ainsi écrire des deux côtés, sans voir les écritures en transparence. De plus, la peau était douce et de couleur claire. Autour de l´an 1100, les Islandais ont commencé à écrire en islandais. Avant ça, tout était écrit en latin et en runes bien plus tôt.
Au 11ème siècle, les lois de l´Alþingi, le parlement islandais, ont été documentées et peuvent être trouvées dans le livre de Grágás, le célèbre livre des Islandais d´Ari Fróði. Il s´agit de l‘histoire de la Nation durant les premiers siècles après la colonisation. Le Livre de la colonisation par Sturla Þórðarson contient des informations précieuses sur les 430 premiers colons, là où ils ont construit leurs fermes et d‘où ils venaient, à savoir pour la plupart de Norvège. Le chef et le « rapporteur de la loi », Snorri Sturluson (1179-1241), un grand écrivain islandais, poète et historien du Moyen Age, qui a vécu la plupart de sa vie à Reykholt dans le fjord de Borgarfjörður, à l´ouest de l´Islande, a écrit l‘histoire des rois de Norvège, traditionnellement appelé Heimskringla (le cercle du monde) et reconnu comme l‘un des classiques de la littérature mondiale. Il a également écrit un livre de poésie connu sous le nom d´Edda en prose. Il est également probable qu´il soit l‘auteur de la saga d‘Egill, l‘histoire du poète Viking Egill Skallagrímsson, l‘un des grands novateurs de la poésie scandinave du 10ème siècle, qui vivaient en Islande de l´Ouest, près de ce qui est aujourd´hui la ville de Borgarnes.
La poésie mythologique héroïque du cycle des Eddas est la seule source existante des croyances, de la cosmologie et de la vision des peuples germaniques à l‘époque préchrétienne. Les poèmes eddiques dans leur forme actuelle ont été composés entre environ l´an 800 et 1200, mais certaines parties pourraient remonter au 6ème siècle. Ils se classent parmi les grandes épopées héroïques et mythologiques de la littérature mondiale. Les Sagas islandaises anciennes ont été dispersés à travers le pays et quasiment perdues au début du 18ème siècle, quand un Islandais, Árni Magnússon, entrepris un voyage autour de l‘île pour sauver ces manuscrits anciens. Il les trouva dans des cabanes boueuses et des granges et les transporta dans un musée à Copenhague au Danemark. Ce musée a malheureusement brûlé en 1728 et beaucoup de livres avec lui. Mais, heureusement, la majorité a pu été sauvée. Depuis le début du 18ème siècle, la plupart des manuscrits islandais étaient conservés au Danemark. Quand l‘Islande obtint son indépendance, en 1944, les Islandais ont exigé leur retour et 1965, un traité a été signé pour rendre les livres progressivement, sur une période de 25 ans. Une première vague de 1900 livres est arrivée en Islande en 1971 et des milliers de personnes étaient pressés sur les quais à Reykjavik, encourageant le déchargement des livres. Certains documents sur l‘histoire et la culture danoises ou scandinave, principalement des histoires liées à la monarchie et à l‘Eglise, resteront au Danemark, même si elles ont été écrites par les Islandais. La plupart des manuscrits couverts par le traité ont maintenant été renvoyé en Islande. Les anciens manuscrits sont conservés à l‘Institut Árni Magnússon, à l‘Université d‘Islande et peuvent être vus au Centre national du patrimoine culturel (Þjóðmenningarhúsið). Cela a été un geste noble de la part du peuple danois de renvoyer les manuscrits, car il est très rare que des pays rendent les trésors à leurs anciennes colonies. Des livres de la littérature islandaise ancienne peuvent également être trouvée dans les musées à l´étranger, comme en Grande-Bretagne et en Suède.